Sur les traces de Tchang

C'est a vélo que nous partons explorer les alentours de Daocheng : notre objectif, atteindre le monastère tibetain sur les hauteurs. Notre chevauchée débute sur une petite route poussièreuse bordée de maisons tibétaines. Leurs maisons sont assez imposantes, très massives. Les fenetres sont cernées de noirs et réhaussées de motifs colorées; elles rythment les murs de pierre qui sont souvent peints en blanc. L'extérieur présente une certaine sobriété alors que les intérieurs fourmillent de détails parfois très kitch ! Nous sommes émerveillés par l'immensité et l'intensité du ciel, nous n'en avions jamais vu de pareil.   Sur le chemin, nous croisons la faune locale. Notre enthousiasme est très rapidement stoppé lorsque nous réalisons qu'équipés de vélos sans vitesse nous n'arriverons jamais a atteindre le fameux monastère!!! Au bout de quelques mètres, Doudou et moi sommes a bout de force... meme un snikers ne nous serait d'aucune aide ! Célio semble contrarié... Nous reprenons notre souffle et nous faisons une nouvelle tentative. Même résultat, nos petits muscles ne résistent pas. Je sens que ce trajet va se transformer en un vrai calvaire...   Mais a cet instant, a mon grand soulagement, Célio casse son pédalier !!! "OHHH!! Quel dommage, nous ne pouvons plus y aller !!!" Ce n'est pas ce petit incident qui va décourager Célio... "Y'a qu'a y aller a pied". Alors que nous essayons d'évaluer le temps de marche (Doudou et Célio sont plutôt optimistes, en 1h ou 2 nous y sommes, je pense qu'il nous faudrait 3/4h), un pick-up rempli de moines nous dépassent lentement et s'arrêtent... un moine en sort et nous lance un "Bonjour!"  Nous nous installons avec nos vélos a l'arrière du véhicule et en un quart d'heure environ nous voila a l'entrée du monastère !    Le moine qui nous a sauvé nous invite chez lui, il nous sert a manger et a boire du thé normal puis du thé tibétain (avec un fort arrière gout de beurre). Il nous explique qu'il a vécu 7 ans a Paris, près de Gare de l'Est et qu'il retourne en banlieue parisienne (a Chelles) dans un mois. Il nous présente sa mère; une nonne française, Cécile ainsi qu'un jeune garçon qui serait la réincarnation d'un ancien lama... Durant tout ce temps, des personnes viennent le voir lui et l'enfant, on a eu l'impression qu'ils demandaient des "bénédictions". Cécile nous explique que nous sommes très privilégiés car peu de personnes ont la chance d'approcher cet enfant !        Nous étions dans une petite pièce assez sombre, assis face au moine... derrière lui, il y avait une fenêtre en bandeau qui donnait sur les montagnes et le ciel d'un bleu éclatant... J'ai vraiment eu l'impression d'être suspendue dans un autre monde, de vivre quelque chose d'exceptionnel !    Notre chance se poursuit... la veille, le nouveau temple a été inauguré et la fête continue. Une foule impressionnante encercle les danseurs et les danseuses. C'est extraordinaire.  Ensuite, Cécile nous fait visiter le nouveau temple et nous initie au bouddhisme, elle semble très émue surtout lorsqu'elle nous parle de son maitre (un lama parisien, habitant du 19ème arrondissement) qui était attendu pour l'inauguration mais qui n'a pas obtenu son visa. La fin de l'après midi approche. Il est temps de redescendre... Laurence